Des coupes inédites dans le budget 2017

 

Le cafouillage continue : la semaine dernière, le Gouvernement indiquait qu’il lui fallait trouver 8 milliard d’euros d’économies pour atteindre son objectif de déficit en 2017. Mardi, il annonce que ce sont finalement 4.5 milliards d’économies qu’il faudra trouver.  Et ce matin on nous parle de 3.3 milliards de dépenses à couper.

 
Les premières victimes de ces coupes budgétaires sont le développement durable (près de 400 millions d’euros, dont la moitié sur les infrastructures et les transports), la recherche et l’enseignement supérieur avec une coupe budgétaire inédite à 331 millions d’euros, la sécurité (police nationale, gendarmerie nationale et sécurité civile) avec une coupe budgétaire à 243 millions d’euros ; les collectivités locales perdent 216 millions de crédits qui devaient revenir aux communes et communautés de communes pour leurs investissements ; l’aide publique au développement est amputée de 136 millions d’euros ; la culture que le Gouvernement avait annoncé vouloir préserver fait elle aussi l’objet d’une restriction budgétaire avec 42 millions d’euros de crédits annulés.

 

Quant à la défense, elle bénéficie traditionnellement à cette période de l’année d’un complément pour financer ses opérations extérieures. Cette année, le Gouvernement lui accorde ce complément de 600 millions d’euros, tout en l’amputant de 850 millions d’euros censés financer les équipements de nos militaires.

 

Ces coupes révèlent un double discours de la part du Gouvernement qui nous dit vouloir sanctuariser la Défense et la veille du 14 juillet la prive de 850 millions d’euros, ce qui est inédit. A l’heure où le Président de la République appelle les chercheurs et ingénieurs du monde entier à rejoindre les équipes de recherche françaises, il coupe avec une ampleur inédite le budget de la recherche et de l’enseignement supérieur. Les 331 millions d’euros coupés représentent l’équivalent du salaire annuel de plus de 5500 chercheurs ! Ajoutons la contradiction insoutenable entre le discours présidentiel sur la nécessaire coopération avec les pays du sud pour faire face au terrorisme, prévenir les menaces climatiques et l’amputation de 140 millions pour l’aide au développement

 

Au-delà de l’ampleur des coupes, c’est aussi la manière dont elles sont réalisées qui inquiète. Généralement, les restrictions budgétaires en cours d’année visent d’abord à « puiser dans la réserve de précaution » avant d’annuler des crédits qui ont déjà été donnés aux administrations. Cette fois, 1/3 des coupes correspondent à de l’annulation de crédits déjà donnés aux administrations, ce qui est du jamais vu.

 

Enfin, nos inquiétudes portent aussi sur les collectivités locales.  Ces dernières font l’objet d’une coupe sèche de 216 millions d’euros au motif “d’une moindre consommation sur la dotation d’équipement des territoires ruraux”. Cette dotation est versée aux maires et présidents de communautés de communes pour financer leurs travaux. A ce jour, de nombreux préfets n’ont pas encore signé les arrêtés d’attribution aux collectivités….ce qui fait dire au Gouvernement que les crédits ne sont pas consommés ! C’est le comble de l’hypocrisie.  Nous demandons au ministre des collectivités locales d’exiger des Préfets qu’ils signent dans les plus brefs délais les arrêtés nécessaires à l’attribution de la dotation.

 

 

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Communiqué du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée nationale – 12/07/17

 

 

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