Face à la confusion des chiffres, rectifions les choses : le plan pauvreté de Macron, c’est 2,4 milliards d’euros de moins que celui de Hollande

À la suite de la publication du « plan pauvreté » par le Président de la République, les commentateurs se sont livrés à un exercice de comparaison chiffrée, quitte parfois à s’emmêler les pinceaux entre des données annuelles et des trajectoires pluriannuelles.

Or pour que l’exercice soit juste, il faut comparer des choses comparables :

  • Le plan pauvreté sous le quinquennat Hollande était de 10,4 milliards d’euros pour les années 2013 à 2017 soit 2,6 milliards d’euros par an.
  • Le plan pauvreté sous le quinquennat Macron est de 8 milliards d’euros pour les années 2019 à 2022 soit 2 milliards d’euros par an.

En outre, ces 8 milliards d’euros ne sont pas que de l’argent frais. C’est le cas par exemple des 125 millions d’euros affectés aux mesures en faveur du logement des familles qui étaient déjà prévus dans le cadre du plan « Logement d’abord » de septembre dernier ; ou encore de la montée en charge de la Garantie jeunes qui était déjà prévue par le Grand plan d’Investissement de 2017 et dont le financement est par ailleurs largement garanti par des fonds européens.

Notons enfin que ce plan pauvreté ne vient pas en plus mais compense dans une légère partie des économies déjà réalisées : 5 milliards d’euros avec la non revalorisation des retraites, 1,5 milliards d’euros avec le gel des prestations familiales et 350 millions avec la baisse des APL.

Soit 7 milliards d’économie liées aux non revalorisations.

Le « plan pauvreté » du gouvernement c’est donc 2 milliards d’euros par an d’investissement pour 7 milliards d’euros par an de coupes budgétaires sur des mesures visant à lutter contre la pauvreté.

Accessibilité