Réforme de la fonction publique – « Transformer » pour affaiblir

Ce matin, le gouvernement a présenté en conseil des ministres son projet de loi de « transformation » de la fonction publique. Une nouvelle fois le gouvernement a refusé d’écouter avant de réformer :

  • D’écouter les Français qui depuis plus de 4 mois expriment leur colère face à la disparition des services publics dans les territoires ;
  • D’écouter le Défenseur des droits qui dans son rapport annuel présenté le 12 mars dernier a alerté sur le repli des services publics ;
  • D’écouter les syndicats qui ont massivement rejeté ce texte et qui appellent à une journée d’action le 9 mai ;
  • D’écouter le Parlement en proposant un projet de loi avec 8 ordonnances sur des sujets majeurs comme le dialogue social ou la couverture sociale complémentaire des agents.

 

Ainsi, au lieu de renforcer le service public, le gouvernement l’affaiblit en prétendant le transformer.

 

Le gouvernement affaiblit les services publics en imposant une vision comptable. La meilleure preuve est l’objectif de suppression de 120 000 postes de fonctionnaires sur le quinquennat.

 

C’est la question du rôle des services publics, de leur place dans les territoires, de la qualité du service rendu que l’on doit se poser, et non celle du nombre de postes que l’on supprime et les moyens d’y parvenir !

 

Le gouvernement affaiblit également les services publics en imposant une vision calquée sur les règles du privé. Si nous ne sommes pas opposés par principe au recours aux contractuels, leur recours massif méconnaît la spécificité du service public et risque d’aggraver les inégalités entre les collectivités.

 

Nous craignons finalement que ce projet de loi soit la dernière étape avant la suppression du statut de fonctionnaire.

 

Nous pensons au contraire qu’il faut renforcer les services publics parce qu’il est urgent de réconcilier les citoyens avec l’Etat.

 

Une véritable transformation de la fonction publique impliquerait d’élargir ses modes d’accès pour qu’elle reflète davantage la société, de réformer la haute fonction publique d’Etat en y renforçant les règles déontologiques et de revoir l’articulation entre les services déconcentrés et décentralisés pour assurer une présence publique sur l’ensemble du territoire.

 

Nous nous mobiliserons, au Parlement comme auprès des syndicats, pour porter ces combats dans les semaines à venir.

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