Budget de la sécurité sociale pour 2021 – Pourquoi nous avons voté contre
Mardi 27 octobre, nous avons voté contre le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2021 :
- Nous saluons la traduction dans ce texte des mesures du Ségur de la santé. Les soignants ont été en première ligne face au virus, et les hausses de salaires et les primes proposée sont attendues de longue date. Mieux vaux tard que jamais. Néanmoins ces mesures sont insuffisantes, elles permettent juste de répondre à une crise sanitaire ponctuelle. Ce budget n’est malheureusement pas destiné à de nouveaux recrutements à l’hôpital ni à de nouvelles ouvertures de lits ;
- Le gouvernement continue d’oublier les aides à domicile et les professionnels du secteur médico-social qui étaient déjà les oubliés du Ségur ;
- Ce budget de la sécurité sociale prévoit qu’un passage non programmé aux urgences fera désormais l’objet d’une participation forfaitaire (de 18 euros) de la personne si ce passage n’est pas suivi d’une hospitalisation dans un service de médecine, de chirurgie, d’obstétrique ou d’odontologie. Cette participation forfaitaire pénalisera des territoires dans lesquels il n’y a pas d’autre choix que de consulter les urgences faute de médecins et pourrait limiter l’accessibilité des soins aux personnes précaires, dans un contexte d’aggravation des inégalités sociales et de santé ;
- Ce texte ne prévoit toujours rien pour mieux réguler l’installation des médecins. Depuis 2017, nous proposons à l’initiative de Guillaume Garot, député de Mayenne, que l’installation des médecins libéraux soit soumise à conditions dans les zones où l’offre de soins est déjà à un niveau particulièrement élevé afin d’encourager l’installation des médecins dans ce qu’on appelle les “déserts médicaux”.
- La loi du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l’autonomie a permis de créer la cinquième branche de la sécurité sociale, qui doit permettre un meilleur accompagnement de la perte d’autonomie. Mais comment ne pas s’inquiéter de l’absence d’un financement pérenne de cette branche dans ce PLFSS ? De nouvelles recettes sont nécessaires : les besoins des EHPAD comme des services d’aide à domicile étaient immenses avant la crise, ils le sont encore plus aujourd’hui.