De quoi la majorité a-t-elle peur ? A-t-elle des choses à cacher ?
Communiqué de Valérie Rabault
Ce matin, la majorité a refusé la création de notre commission d’enquête parlementaire sur l’étude d’impact fournie par le gouvernement sur sa réforme des retraites, qui doit permettre d’en évaluer avec précision les conséquences économiques, financières et sociales. C’est une première ! Tout simplement parce que chaque groupe politique de l’Assemblée nationale peut mener, une fois par an, une commission d’enquête sur le sujet qu’il souhaite, la seule condition étant que cela n’interfère pas avec une enquête judiciaire. C’est de droit et la majorité n’a pas à s’immiscer dans le choix du sujet retenu par le groupe qui déclenche la commission d’enquête. Fait exceptionnel, la majorité a estimé que mener une enquête sur l’étude d’impact du gouvernement pour sa réforme des retraites, constitue un sujet qui ne lui convient pas.
Avec ce nouveau coup de force, la majorité empiète sur le droit constitutionnel de chaque député à contrôler l’action du gouvernement. C’est une dérive inquiétante pour notre démocratie. Sur le fond, de quoi la majorité a-t-elle peur ? Craint-elle que nous mettions en évidence les failles du projet gouvernemental ? Craint-elle que nous mettions en lumière la situation de toutes celles et tous ceux qui vont perdre à la réforme ? Quand j’étais rapporteure du budget, je n’ai pas hésité à faire des saisies sur pièce et sur place au ministère des finances, alors même que j’étais dans la majorité. Manifestement la majorité actuelle n’a pas la même volonté pour faire respecter les droits du parlement. C’est petit, et à terme notre démocratie y perdra.