Ensemble, pour une Europe sociale – Zusammen für ein soziales Europa!

A l’occasion de la première réunion de l’Assemblée franco-allemande, Valérie Rabault, présidente des députés socialistes et apparentés, et Andrea Nahles, présidente du SPD et du groupe SPD au Bundestag ont publié une tribune dans Le Monde et le Frankfurter Allgemeine en français et en allemand.

La social-démocratie a toujours eu un temps d’avance sur les aspirations sociales de son époque. A la fin du XIXe siècle puis dans la première moitié du XXe siècle, c’est elle qui a obtenu des avancées pour les travailleurs comme le droit de grève, les assurances contre les accidents du travail et les congés payés. Après la seconde guerre mondiale, c’est la social-démocratie qui en Allemagne ouvrit le système éducatif aux classes ouvrières. En France, ce sont les socialistes qui par exemple créèrent un revenu minimum d’insertion en 1988 pour ne laisser personne sur le bord de la route.

Aujourd’hui, nous, socialistes et sociaux-démocrates, faisons face à deux défis majeurs.

Tout d’abord, nous devons juguler le capitalisme numérique qui fait fi des frontières et des droits des travailleurs. Ce capitalisme nouveau, qui bouleverse nos vies, questionne aussi profondément le rôle du politique. Les géants du numérique ignorent à la fois les lois nationales et la nécessaire contribution à l’impôt des acteurs économiques. Dans ce XXIe siècle, l’un des principaux enjeux pour les socialistes et les sociaux-démocrates sera de réguler le capitalisme numérique de la même façon que nous avons par le passé régulé le capitalisme industriel pour en faire bénéficier au plus grand nombre. Ceci implique notamment de taxer les géants du numérique comme Google et Amazon.

Nous devons ensuite lutter contre le réchauffement climatique pour préserver les conditions de vie des futures générations. L’heure est grave, il est temps d’agir. En 2015, la communauté internationale a franchi une étape importante avec l’accord de Paris qui a fixé des objectifs climatiques ambitieux.

Il revient désormais à l’Union européenne et à ses Etats membres d’engager la décarbonation de leurs économies pour sauver notre planète tout en préservant la cohésion sociale de nos sociétés. Car la question écologique ne peut pas être pensée indépendamment de la question sociale, en omettant le fait que les premières victimes du réchauffement climatique et des catastrophes climatiques sont les plus pauvres : sans écologie, point de social ; sans social, point d’écologie. Dans le même temps, nous devons être en capacité de développer une nouvelle économie verte qui générera de nombreuses créations d’emploi et d’opportunités pour nos citoyens.

A ces deux défis, ni la France, ni l’Allemagne, ne peuvent répondre seuls. Plus que jamais, nous avons besoin d’unir nos forces au niveau européen. Dans le monde du XXIe siècle, l’Europe est notre seule solution pour protéger notre liberté, nos modes de vie et notre souveraineté.

Nous sommes persuadées que ce combat peut être gagné. Au niveau européen, nous, socialistes et sociaux-démocrates, avons d’ores et déjà bataillé d’une même voix pour la taxe sur les transactions financières. Nous serons bien entendu amenés à poursuivre notre coopération pour défendre la taxation des géants du numérique, appliquer un taux d’imposition minimal aux multinationales afin d’éviter le dumping fiscal, fixer des normes sociales minimales et introduire un salaire minimum européen, lutter contre l’évasion fiscale qui affaiblit nos économies nationales, créer un budget pour l’investissement dans les pays de la zone euro… Parmi ces objectifs, certains relèvent de la législation nationale, d’autres de la législation européenne. Quel que soit le lieu de décision, c’est de manière concertée et coordonnée que nous voulons les faire progresser.

A l’heure où les conservateurs veulent réduire l’Europe pour libéraliser davantage, nous, socialistes et sociaux-démocrates, plaçons la construction d’une véritable Europe sociale au cœur de nos efforts.

Les élections européennes de mai seront les plus décisives de l’histoire de l’Union européenne : elles décideront de la trajectoire que nous souhaitons réellement donner au développement de l’Union européenne.

La France et l’Allemagne doivent quant à elles redoubler d’efforts pour relancer le couple franco-allemand, qui a toujours constitué le moteur de l’intégration européenne.

Alors que le Royaume-Uni s’apprête à quitter l’Union européenne et que les populismes d’extrême-droite n’ont pour seul objectif que la dislocation du projet européen, nos deux pays ont décidé de renforcer encore plus les liens qui les unissent, pas seulement au niveau gouvernemental, avec le traité d’Aix-la-Chapelle, mais aussi avec la création de l’assemblée parlementaire franco-allemande initiée par l’Assemblée nationale et le Bundestag et qui voit le jour ce 25 mars 2019.

En ces temps d’incertitude, nous faisons le choix de rallumer la flamme de l’amitié et de la coopération franco-allemandes. Afin de délivrer ce message clair : la France et l’Allemagne assumeront sans relâche leur rôle dans la construction du projet européen. Nos partenaires européens peuvent compter sur nous.

 


 

Die Sozialdemokratie war den sozialen Anliegen ihrer Zeit immer schon einen Schritt voraus. Ende des 19. Jahrhunderts und in der ersten Hälfte des 20. Jahrhunderts war sie es, die Fortschritte für die Arbeitnehmerinnen und Arbeitnehmer erkämpft hat: das Streikrecht, die Versicherung gegen Arbeitsunfälle und den bezahlten Urlaub. Nach dem Zweiten Weltkrieg war es die SPD, die das Bildungssystem für die Arbeiterklasse öffnete. In Frankreich waren es die Sozialisten, die beispielsweise 1988 ein Mindesteinkommen zur sozialen und beruflichen Eingliederung einführten, um niemanden zurückzulassen.

Heute stehen wir, Sozialisten und Sozialdemokraten, vor zwei großen Herausforderungen:

Erstens müssen wir einen digitalen Kapitalismus zähmen, der keine Grenzen kennt und sich über Arbeitnehmerrechte hinwegsetzt. Dieser neuartige Kapitalismus revolutioniert unser Alltagsleben und stellt die Rolle der Politik vor grundsätzlich neue Fragen. Die Internetgiganten scheren sich nicht um nationale Gesetze und die Beteiligung am Gemeinwohl durch Steuerzahlungen. Im 21. Jahrhundert besteht eine der vordringlichsten Herausforderungen für Sozialisten und Sozialdemokraten darin, den digitalen Kapitalismus genauso zum Wohle aller zu regulieren, wie uns das mit dem industriellen Kapitalismus gelungen ist. Das bedeutet insbesondere auch, dass wir Internetgiganten wie Google oder Amazon besteuern.

Zweitens müssen wir dem Klimawandel Einhalt gebieten, um die Lebensgrundlage künftiger Generationen zu sichern. Die Lage ist ernst, und es ist Zeit zu handeln. Im Jahr 2015 hat die internationale Gemeinschaft mit dem Pariser Klimaabkommen ehrgeizige Klimaziele vereinbart und damit einen wichtigen Meilenstein gesetzt.

Nun liegt es an der Europäischen Union und ihren Mitgliedstaaten, ihre Volkswirtschaften auf einen CO2-neutralen Pfad zu führen, um unseren Planeten zu retten und gleichzeitig den sozialen Zusammenhalt unserer Gesellschaften zu wahren. Weil die Folgen des Klimawandels immer zuerst die Schwächsten treffen, lässt sich die ökologische Frage nicht ohne die soziale Frage beantworten: Ökologisch handeln heißt sozial denken; sozial handeln heißt ökologisch denken. Zugleich müssen wir in der Lage sein, eine neue, nachhaltige Wirtschaft zu entwickeln, die neue Jobs und Chancen für unsere Bürgerinnen und Bürger schafft.

Diesen beiden Herausforderungen können weder Deutschland noch Frankreich allein begegnen. Mehr denn je müssen wir auf europäischer Ebene mit vereinten Kräften agieren. In der Welt des 21. Jahrhunderts ist Europa unsere einzige Lösung, mit der wir unsere Freiheit, unseren Way of Life und unsere Souveränität bewahren können.

Wir sind überzeugt, dass wir diesen Kampf gewinnen können. Auf europäischer Ebene haben wir Sozialisten und Sozialdemokraten bereits mit gemeinsamer Kraft erfolgreich für eine Finanztransaktionssteuer gekämpft. Wir werden weiterkämpfen für eine Besteuerung von Digitalkonzernen; wir wollen Steuerdumping durch eine Mindestbesteuerung multinationaler Konzerne vermeiden; soziale Mindeststandards und europaweite Mindestlöhne einführen; Steuerflucht bekämpfen und einen Investitionshaushalt für die Länder der Eurozone auflegen. Einige dieser Ziele fallen in den Bereich der nationalen Gesetzgebung, andere in den der europäischen. Wo auch immer darüber entschieden wird, wollen wir die Dinge einvernehmlich und abgestimmt voranbringen.

Zu einer Zeit, in der die Konservativen Europa auf die Liberalisierung von Märkten reduzieren wollen, stellen wir Sozialisten und Sozialdemokraten den Aufbau eines tatsächlich sozialen Europas in den Mittelpunkt.

Die Europawahlen im Mai werden die wichtigsten in der Geschichte der Europäischen Union: Sie entscheiden über den Kurs, den wir bei der Weiterentwicklung der Europäischen Union einschlagen wollen. Deutschland und Frankreich müssen jetzt mit vereinten Kräften neuen Schwung in eine deutsch-französische Partnerschaft bringen, die stets Motor der europäischen Integration war.

Während sich Großbritannien anschickt, die Europäische Union zu verlassen, und Rechtspopulisten versuchen, das europäische Projekt zu zerstören, haben sich unsere beiden Länder dazu entschlossen, ihre Beziehung weiter zu vertiefen. Nicht nur auf Regierungsebene, mit dem Vertrag von Aachen, sondern auch auf parlamentarischer Ebene, durch die neugeschaffene Deutsch-Französische Parlamentarische Versammlung, die an diesem Montag erstmals zusammentritt.

In diesen unsicheren Zeiten haben wir entschieden, die Freundschaft und Zusammenarbeit zwischen Frankreich und Deutschland mit neuem Leben zu füllen. Wir senden damit eine klare Botschaft: Deutschland und Frankreich werden sich mit aller Kraft für das europäische Einigungsprojekt einsetzen. Unsere europäischen Partner können sich auf uns verlassen.

Accessibilité