La réforme de l’assurance-chômage fera 1,3 million de perdants

La réforme de l’assurance-chômage du gouvernement est entrée en vigueur le 1er novembre, à travers le durcissement des conditions d’accès : il faudra désormais avoir travaillé six mois sur les 24 derniers mois, au lieu de quatre sur 28 auparavant.
  • D’autres règles, liées au calcul de l’indemnisation journalière ou aux droits rechargeables, entreront en vigueur le 1er avril. sur les 12 premiers mois d’application à plein de la réforme, les droits au chômage baisseront pour plus de la moitié des 2,6 millions de Français indemnisés (environ 1,4 millions) !
  • 710 000 personnes seront négativement impactées par la durcissement des conditions d’accès et 850 000 personnes par les nouvelles règles de calcul. Certains pourront perdre jusqu’à 50% de leur allocation mensuelle comme l’a rappelé Guillaume Garot, député de la Mayenne.

La réforme des droits rechargeables est emblématique de l’absurdité de cette réforme :
  • Mis en place en 2014, ce dispositif permet aux allocataires alternant chômage et contrats courts de pouvoir conserver leurs droits au chômage quand ils reprennent un travail, et de voir ainsi leur indemnisation prolongée d’une durée équivalente aux périodes d’emploi. C’est une incitation au travail.
  • En clair, il suffisait jusqu’ici d’avoir travaillé au moins l’équivalent d’un mois pendant sa période d’indemnisation pour la voir rallongée d’un mois supplémentaire. Désormais, il faudra avoir cumulé au moins six mois travaillés à temps complet pendant sa période d’indemnisation pour percevoir ses allocations pendant six mois supplémentaires.
  • Si le demandeur d’emploi se retrouve en deçà de ce seuil, même après avoir cumulé plusieurs CDD, le versement de ses indemnités ne se sera pas prolongé. Par conséquent, l’incitation à accepter un emploi inférieur à six mois, parfois bien moins bien payé que le précédent est fortement réduite.

 

Pire, comme l’a rappelé Alain David, député de Gironde, cette réforme touchera particulièrement les départements dont les offres d’emploi sont majoritairement des emplois de moins de 6 mois.
  • En effet, dans un quart des départements, plus de la moitié des offres concernent des emplois de moins de 6 mois.
  • Ce sont donc les habitants de ces départements déjà fragilisés qui vont être les principaux pénalisés par la réforme de l’assurance chômage du Gouvernement.

 

 

 

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