Le gouvernement supprime 50 millions d’euros en faveur du chèque énergie

Dans son projet de loi qui actualise le budget de l’année 2018, le gouvernement a décidé d’annuler 50 millions d’euros au sein du programme budgétaire « Service public de l’énergie » qui regroupe les crédits finançant le chèque énergie.

Selon les documents budgétaires, ces 50 millions d’euros sont des crédits mis en réserve, n’ayant pas vocation à être utilisés. En séance publique, en réponse à un amendement de Valérie Rabault, le ministre Gérald Darmanin a reconnu que cette somme résultait d’un taux de non-recours au chèque énergie de l’ordre de 15 %.

 

50 millions d’euros c’est l’équivalent de près de 10 % du total des crédits qui abondent le dispositif du chèque énergie en 2018. Les supprimer revient à affaiblir ce dispositif en faveur des plus modestes.

Ce choix du gouvernement est incompréhensible alors que les Français sont quotidiennement confrontés à la hausse sans précédent des taxes énergétiques lorsqu’ils se rendent à la pompe.

Si le groupe Socialistes et apparentés soutient la transformation énergétique de notre pays, il estime que son financement doit être juste socialement et ne doit pas reposer uniquement sur la contribution des Français qui ont les revenus les moins élevés et qui n’ont pas d’autre choix que de prendre leur voiture pour aller travailler faute de transport en commun.

 

Créé sous la précédente majorité en 2015 par la loi de transition énergétique, le chèque énergie est actuellement le seul instrument à la disposition du Gouvernement pour soutenir les 3,7 millions de Français qui ont les revenus les moins élevés pour leurs dépenses de chauffage.

Ce chèque énergie permet à ces foyers à la fois de supporter financièrement les conséquences de la hausse des taxes sur le chauffage et de bénéficier d’un coup de pouce pour lancer des travaux de rénovations énergétiques.

En supprimant 50 millions d’euros de crédits, qui auraient pu abonder le chèque énergie pour la fin de l’année 2018, le gouvernement assume sa politique fiscale socialement injuste et écologiquement inefficace.

Lors de l’examen de ce projet de loi, les députés socialistes et apparentés proposeront, au contraire, de se servir de ces 50 millions d’euros pour mettre en œuvre leurs mesures en faveur d’une montée en puissance du chèque énergie. Pour rappel, ils proposent :

 

  1. d’inclure une composante carburant au chèque énergie ;

 

  1. d’étendre le chèque énergie version carburant aux ménages qui ont les revenus les plus faibles parmi les 17 millions de Français actifs qui n’ont d’autres choix que de prendre leur véhicule pour aller travailler.

 

La transition énergétique doit être l’affaire de tous. Par son matraquage fiscal délibéré, le gouvernement affaiblit le consentement des Français au financement de cette priorité nationale.

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