Nous voulons plus de justice et moins de carbone, pas l’inverse !

Ce mardi commence le débat budgétaire. Le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 vont continuer de creuser les inégalités. Pour les Français les plus pauvres, c’est le budget de la quintuple peine :

  1. En concentrant sa politique sur les baisses d’impôts, le gouvernement oublie une nouvelle fois les 21,3 millions de foyers qui ne sont pas imposables et les 5 millions de foyers qui ne payaient pas de taxe d’habitation.
  2. En faisant le choix, comme l’année dernière, de ne pas indexer la revalorisation des prestations sociales sur l’inflation, le gouvernement va augmenter la prime d’activité et la plupart des prestations sociales (comme le RSA par exemple) de seulement 0,3 % alors que les prix vont augmenter de 1% !
  3. En revoyant le mode de calcul des aides au logement, le gouvernement va réaliser 1 milliard d’euros d’économies sur les aides au logement et donc sur leurs bénéficiaires. Cette réforme fera 1,2 millions de perdants selon la Caisse nationale des allocations familiales.
  4. En réformant l’assurance-chômage pour réaliser 690 millions d’euros d’économies en 2020, le gouvernement va réduire les droits au chômage de près de la moitié des 2,6 millions de chômeurs lors de la première année d’application de cette réforme.
  5. En faisant supporter à la sécurité sociale la charge du financement des mesures d’urgences suite à la crise des gilets jaunes, le gouvernement fait repartir le déficit de la sécurité sociale à la hausse pour justifier de futures économies sur les dépenses sociales !

 

Ainsi, les personnes au chômage, bénéficiaires des prestations sociales et des aides au logement, qui ne payent ni impôt sur le revenu ni taxe d’habitation seront les premières victimes du budget du gouvernement. C’est inacceptable !

 

« Notre maison brûle »… et le budget regarde ailleurs !  Ce projet de loi de finances n’a malheureusement aucune ambition en matière de transition écologique :

  • Le gouvernement français se félicite d’une hausse du budget du ministère de la Transition écologique de 800 millions d’euros (augmentation de seulement 2,6%) alors qu’il y a deux semaines l’Allemagne a adopté un plan à 100 milliards sur dix ans pour la protection du climat !
  • Le gouvernement dit faire de l’écologie une priorité mais il supprime 4 961 postes au Ministère de la transition écologique, dont 1 769 postes cette année. C’est le Ministère le plus impacté par les suppressions de postes dans la fonction publique avec le Ministère de la santé !

 

Alors que les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas, un autre budget était possible pour dynamiser la rénovation énergétique des logements, promouvoir les énergies renouvelables ou favoriser l’essor des transports propres !

 

Le compte n’y est pas non plus pour les collectivités territoriales, malgré les annonces du Président de la République de compenser à l’euro près la suppression de la taxe d’habitation. Le gouvernement met ainsi à mal les budgets des collectivités qui assurent pourtant les services publics du quotidien.

 

Lors de ce débat budgétaire, nous dirons à travers nos amendements que nous voulons plus de justice et moins de carbone, pas l’inverse !

 

 

Christine Pirès Beaune

Députée du Puy-de-Dôme

Responsable de la commission des finances

pour le groupe Socialistes & apparentés

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