Plan du gouvernement pour les urgences – Des annonces cosmétiques
Plus de 200 services d’urgence sont en grève depuis 3 mois. Face à cette situation, le Gouvernement a tardé à réagir et ce n’est que ce lundi 9 septembre 2019 que la Ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a annoncé un plan de refondation des urgences.
Ce plan comporte des mesures qui vont dans le bon sens, comme par exemple la création d’un service d’accès aux soins 24h/ 24h qui vise à désengorger les urgences en réorientant les patients.
Mais ce plan comporte aussi d’importantes lacunes :
- Pas de crédits nouveaux, seulement du recyclage de crédits existants. Les 750 millions d’euros promis par le Gouvernement sur 3 ans ne correspondent pas à de l’argent frais : ils seront financés à partir de crédits existants. Le Gouvernement devra donc renoncer à certaines dépenses de santé pour financer son plan.
- Rien pour répondre à la crise actuelle. Aucune ouverture de lits ou de recrutements de personnels ne sont prévus par le Gouvernement, alors que ces mesures sont les mieux à même de répondre à l’urgence de la situation.
Pourtant, depuis plusieurs semaines, les députés du groupe socialistes et apparentés ont formulé des propositions en ce sens.
- Dès le 7 juin, nous avons déposé à l’Assemblée nationale une proposition de résolution pour demander au Gouvernement de débloquer dans les plus brefs délais entre 500 et 600 millions d’euros de crédits supplémentaires en faveur des urgences, afin de répondre à la recommandation de la Cour des comptes d’augmenter le nombre de médecins urgentistes de 20% en équivalent temps plein. Ce type de préconisation est suffisamment rare : elle aurait donc dû être suivie immédiatement. Le Gouvernement l’a pourtant balayée d’un revers de la main.