Plan hôpital – Du temps perdu et des annonces insuffisantes

Après plus de 6 mois d’alerte des personnels hospitaliers et alors qu’il a rejeté en bloc les propositions du plan d’urgence pour l’hôpital et l’autonomie proposé par les parlementaires socialistes et apparentés, le Gouvernement se décide enfin à agir pour l’hôpital.

 

Ce plan intervient après le vote en première lecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS 2020) présenté en octobre par le Gouvernement. On ne peut que regretter le temps perdu en la matière.

 

Le Gouvernement reprend à l’identique notre proposition de reprise de dette des hôpitaux. Nous ne pouvons qu’y souscrire bien que le Gouvernement se donne 3 ans pour agir là où les parlementaires socialistes et apparentés proposaient une reprise de dette dès 2020.

 

Le Gouvernement ne prend absolument pas la mesure du problème de sous-investissement dans l’hôpital public. Il propose seulement 150 millions d’euros par an pendant trois ans pour “l’investissement courant”, les parlementaires socialistes et apparentés avaient dégagé des moyens financiers pour un investissement 10 fois supérieur !

 

Dans le PLFSS 2020, qui revient ce jour à l’Assemblée nationale, le Gouvernement a fixé un ONDAM hospitalier 2,1% où il est demandé 840 millions d’euros d’économies aux hôpitaux en 2020.

 

Ainsi, les 300 millions d’euros de hausse du budget de l’assurance maladie annoncés ce matin ne permettent même pas de répondre aux besoins. Cela suppose toujours des économies demandées à l’hôpital public de 540 millions d’euros en 2020.

 

Les primes et aides au logement proposées à certains personnels de certains territoires (la region parisienne) sont bienvenues mais très insuffisantes. Alors que de manière inédite ce sont tous les personnels (médicaux et para-médicaux) de tous les territoires qui sont mobilisés, c’est d’une politique salariale globale dont l’hôpital public a besoin afin d’être attractif par rapport au secteur privé.

 

Après 30 ans d’efforts des hôpitaux, des personnels hospitaliers et des Français, le “trou” de la sécu sera remboursé au 1er janvier 2025. Au regard de l’urgence de la situation, les parlementaires socialistes et apparentés insistent sur leur proposition de report de 2 ans de ce remboursement de manière à dégager 5,6 milliards d’euros dès 2020, sans prélèvements ni endettement nouveaux.

 

Notre plan d’urgence et son financement constituent la réponse la plus adaptée aux besoins des soignants et de l’hôpital public.

 

Enfin, le gouvernement doit maintenant organiser des états généraux de l’hôpital public avec tous les acteurs comme nous le proposons depuis plusieurs semaines.

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