Restitution de biens culturels au Bénin et au Senegal – Notre position

L’Assemblée nationale a adopté un projet de loi permettant la restitution de biens culturels au Bénin et au Sénégal :

  • Le Bénin doit récupérer 26 pièces du “Trésor de Béhanzin” provenant du pillage du palais d’Abomey en 1892. Elles sont aujourd’hui au musée du Quai Branly-Jacques Chirac à Paris.
  • Le Sénégal doit récupérer un sabre et son fourreau attribués à El Hadj Omar Tall, grande figure militaire et religieuse ouest-africaine du XIXème siècle. Ce sabre est détenu par le Musée de l’Armée à Paris. Il est déjà en prêt pour 5 ans au musée des civilisations noires de Dakar.

La restitution de ces biens revêt une importance symbolique. Les débats qu’elle peut provoquer, dans un contexte marqué par le questionnement sur les conséquences de la colonisation et de l’esclavage ainsi que sur les traces qu’ils ont laissées, sont d’actualité.

Michèle Victory, députée de l’Ardèche et rapporteure d’application de loi, et Alain David, député de Gironde, ont développé lors des débats parlementaires sur le projet de loi la position des députés socialistes et apparentés :

  • Cette restitution fait suite à une demande formelle du Sénégal et du Bénin. Cette demande est légitime, les peuples africains sont tout à fait en mesure de prendre eux-mêmes en charge leur propre patrimoine ;
  • Cette restitution s’inscrit dans une volonté de refonder nos relations culturelles avec l’Afrique exprimée notamment par le président Emmanuel Macron en novembre 2017 à Ouagadougou. Nous partageons cette volonté ;
  • Cette restitution s’accompagne d’engagements de bonne conservation et d’exposition au public. La France doit restituer des œuvres à d’autres États que s’ils s’engagent à ce qu’elles gardent leur vocation patrimoniale, c’est-à-dire continuent à être conservées et présentées au public dans des lieux consacrés à cette fonction ;
  • Cette restitution ne remet en cause le principe d’inaliénabilité des collections publiques auquel nous sommes attaché. Ce projet n’a pas de portée générale : il ne vaut que pour le cas spécifique de l’ensemble d’objets qu’il énumère expressément.

Nous serons très attentifs aux conditions de cette restitution. Michèle Victory aura la responsabilité de réaliser dans quelques mois un rapport d’application qui évaluera les conséquences juridiques, économiques, financières, sociales et environnementales de la loi.

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