Rythmes scolaires : oui à l’évaluation, non à la pagaille !

 

Le décret du ministre de l’Education revenant sur les rythmes scolaires est une copie bâclée qui méconnaît l’intérêt de l’enfant et va provoquer de graves problèmes d’organisation pour la prochaine rentrée.

 
L’étalement de la semaine en primaire sur quatre jours et demi et l’instauration d’activités périscolaires, par Vincent Peillon, correspondaient à une double exigence éducative reconnue dans le monde entier : favoriser une meilleure acquisition des apprentissages et permettre à tous les élèves, quel que soit leur milieu social, d’accéder à des activités artistiques, culturelles ou sportives. Contrairement à son ambition revendiquée de pragmatisme, renforcer ce qui marche et réformer ce qui fonctionne mal, le ministre Jean-Michel Blanquer décide, sans évaluation ni concertation, d’autoriser les communes à revenir à la semaine de quatre jours dès la prochaine rentrée, et ce contre les avis du conseil national de l’éducation et du Comité national d’évaluation des normes qui ont voté contre.

 
A l’évidence, les considérations financières et politiques du gouvernement – réduire le fonds de soutien aux collectivités – ont primé sur les moyens donnés aux enfants de réussir. Beaucoup d’entre eux vont subir la double peine : une semaine surchargée sans possibilité d’accéder aux activités culturelles ou artistiques qui participent à leur réussite et à la lutte contre les inégalités.

 
A ce recul éducatif, s’ajoute un risque grave de pagaille pour la rentrée. Dans de nombreux départements, de nombreuses écoles ne savent pas comment elles vont s’organiser, le transport scolaire s’en trouve perturbé  et de graves incertitudes pèsent sur les associations engagées dans les activités périscolaires comme sur le devenir des 25 000 postes que la réforme a permis de créer.

 

Le menu à la carte, si cher au ministre, créé plus de problèmes qu’il n’en résout et accroit les inégalités entre territoires, écoles et élèves.
Ce griboullis de réforme n’a aucun sens et doit être reporté. Nous sommes conscients que la réforme de la semaine de quatre jours et demi peut être améliorée et c’est dans cet esprit que nous proposons que l’Assemblée nationale constitue une mission d’évaluation afin d’apporter les modifications nécessaires pour la rentrée 2018.

 

 

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Communiqué d’Ericka Bareigts et Boris Vallaud,  porte-paroles du groupe Nouvelle Gauche – 29/06/17

 

 

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