Ségur de la Santé – Les réponses du gouvernement sont insuffisantes
Cette semaine, nous avons débattu d’une proposition de loi qui se voulait être la traduction législative des conclusions du Ségur de la santé. Or, sur les 33 mesures de Ségur de la Santé, seules 5 sont reprises dans cette proposition de loi. Au-delà de l’insuffisance des mesures reprises dans ce texte, nous nous sommes particulièrement opposés à deux dispositions :
- Création d’une profession médical intermédiaire entre celles d’infirmier et de médecin : La loi de 2016 permet déjà aux infirmiers de pouvoir réaliser des missions qui vont au-delà de leur champ de compétences initial, moyennant l’acquisition des connaissances nécessaires. Mais depuis la mise en œuvre de la loi, aucun bilan n’en a été établi. Par ailleurs, ceci suppose aussi que cela s’accompagne d’une revalorisation salariale. Face au mécontentement général, la majorité est revenue sur cet article ;
- Concentration du pilotage du groupement hospitalier de territoire (GHT). Les GHT sont un regroupement d’hôpitaux d’un même territoire autour d’un hôpital principal, appelé “établissement support”. La majorité voulait confier au directeur de l’établissement support du GHT la direction des établissements du groupement lorsque celle-ci deviendrait vacante. Ceci risquait d’entraîner le non-renouvellement des postes dans les établissements de proximité. Nous avons battu la majorité et supprimé cet article.
Il y a de nombreux points que ce texte n’aborde pas : la revalorisation salariale des soignants et des personnels, les créations de postes, une réflexion générale sur l’allocation des moyens et notamment le poids de l’administratif. De plus, les personnels des établissements médico-sociaux publics et privés, sont les oubliés du Ségur de la santé :
- Aides-soignants, éducateurs et infirmières dans les maisons d’accueil spécialisées, les services de soins infirmiers à domicile, les instituts médico-éducatifs ou les foyers d’accueil médicalisés, ils n’ont pas bénéficié de promesse de revalorisation des salaires obtenue dans le secteur hospitalier ;
- Marietta Karamanli, députée de la Sarthe, a demandé des mesures immédiates afin de reconnaitre l’engagement de ces soignants.