el hirak en algerie aujourd'hui
C’est la magie du Hirak. Essayons donc aujourd’hui de répondre à la question suivante : le Hirak a-t-il échoué ? Plusieurs mois après l'essoufflement du Hirak qui a vu la chute de l'ex-président Bouteflika, près d'un millier de personnes ont manifesté à Alger ce 5 octobre. C’est vrai que la démocratie est une solution, mais elle est en même temps un grand problème. Enfin, et pour bien comprendre d’une manière sociologique, proposons-nous juste brièvement de faire appel à la thèse d’Ibn Khaldoun. L’élection du nouveau président Abdelmadjid Tebboune n’a pas calmé la contestation populaire en Algérie, bien au contraire. L’ingérence étrangère y est donc plus que probable. Cette forme particulière d’intégration sociale a, selon nous, duré et résisté pendant quelques deux mille ans… car il ne serait pas exclu qu’elle ait existé chez les peuples berbères résistant aux Romains. Une démocratie représentative, directe, d’opinions ? Certains le croyaient mort, emporté lui aussi par la pandémie de Covid-19. Le centre d’Alger est par contre complètement quadrillé. D’où la contradiction interne à l’intégration sociale d’el assabiya puisqu’elle met en place à la fois la solidarité des mécanismes de l’appropriation-dépossession des ressources humaines et des richesses naturelles, par la conquête des pouvoirs politiques dans un nouvel âge des expériences démocratiques. Bref, tout un programme économique, d’affaires pour certains oligarques produits sur mesure pour son allégeance. Bonne ou mauvaise. Les automobilistes sont pris au piège et un énorme embouteillage se forme. Le slogan entonné est à peine audible : “Klitou leblad ya seraqine” (“Voleurs, vous avez bouffé le pays”). En effet, ce dernier nous enseigne que les fondements de la production du pouvoir politique sont les résultats d’une «assabiya» ou de plusieurs «assabiyates». Figurez-vous que, pas plus tard qu’hier, celui qui lisait les messages de Bouteflika a été nommé ministre.”. Alors, comment comprendre et expliquer sociologiquement ce véritable guêpier politique et la révolte des algériens non-décideurs ou des «vaincus» ? Ils font désormais partie d’un autre temps de l’histoire. La foule grossit à vue d’œil, remonte vers la Grande Poste, l’avenue Pasteur et redescend vers la rue Didouche Mourad. Lui, c’est le Hirak, ce mouvement populaire né le 22 février 2019 pour dégager Bouteflika du pouvoir avant de déborder sur l’exigence d’un changement radical du système politique en Algérie. Les jeunes ne tentent pas de forcer les cordons de policiers. Par ailleurs la révolte actuelle du «hirak» n’a produit ni le désordre ni la régression dans notre société. Lorsque, vers midi, la longue rue devient noire de monde, les derniers doutes se dissipent. La marche aura bien lieu. Le «hirak» bouscule tous les «entrepreneurs politiques» corrompus et leurs hommes d’affaires, qui n’ont chercher qu’à agencer ou à manigancer les mécanismes de contrôle, par lesquels le gouvernement s’est trouvé tenu en bride plus au moins étroit par les gouvernés. Tous ont été arrêtés durant la marche du 21 juin. ... Gaïd Salah maâ el khawana ! Et, selon eux les «décideurs» actuels du pouvoir politique relèvent du passé, à cause de leur âge et leurs systèmes de corruption. Des milliers d’Algériens se sont donné rendez-vous dans les rues d’Alger. C’est ce qu’il insinue en tout cas, et ce qu’il dit n’est pas insensé. Avec à peine quelques milliers de citoyens algériens lettrés, nous avons pu bâtir un nouveau pays, avec ses performances et ses imperfections. Celle du peuple, de la nation, des individus, des mœurs, des cultures, du systèmes, d’el assabiya ? Les mêmes embouteillages et les mêmes automobilistes impatients. Oui bien sûr, et non en même temps. Au fil des minutes, la police qui sait maintenant faire avec ce genre de marches, parvient à canaliser la foule dans la rue Didouche Mourad en fermant l’esplanade de la Grande Poste, le tunnel des Facultés et la place Audin. »), les manifestants du Hirak réitèrent chaque vendredi la volonté de mener à son terme démocratique le processus de libération marqué par la récupération de la souveraineté nationale il y a bientôt soixante ans. Ils ont incarcéré des dizaines de jeunes. C’était la “gestion démocratique des foules”, chère à Abdelghani Hamel, chef de la police de l’époque, aujourd’hui incarcéré pour corruption. Hirak. Des soutiens de Louisa Hanoune, dirigeante du Parti des travailleurs, devant le tribunal militaire de Blida, en Algérie, le 9 février 2020. Cette dernière, de par son professionnalisme s’est complétement transformée. Puis soudain, peu avant midi, des cris parviennent d’on ne sait où. Non puisqu’il s’agit d’un modèle social et culturel où les inégalités ne sont pas sur le type bourgeoisie-prolétariat. Do NOT follow this link or you will be banned from the site. À Bab El Oued [un quartier de la capitale], d’où partaient des grappes humaines impressionnantes pendant la première année du Hirak, l’ambiance est aussi routinière vers 10 heures. Quelques véhicules de police au centre-ville et rien d’autre. PHOTO / RYAD KRAMDI / AFP. Et pourtant, le pouvoir politique en question a bien mis en place durant une vingtaine d’années, un processus social d’assistanat et d’aides dans tous les domaines : distribution de logements, augmentation des salaires, soutien des prix de produits de première nécessité (pain, lait ; essence ; électricité ; médicaments ; soins gratuits…). Afrique. L’histoire a cette inexplicable faculté de se répéter. Elle a même mené des tâches de lutte contre la corruption et la sauvegarde des intérêts supérieurs du pays. C’est la première fois qu’on utilise ce mot en Algérie. Professeur en sociologie. C’est une véritable exaspération contre les conditions réelles de légitimité des institutions politiques émergées depuis plus de cinquante années. Permettons-nous d’un essai d’analyse éphémère en mettant provisoirement les théories sur les mouvements sociaux entre parenthèse. C’est de l’incompréhension sur cette manière nouvelle d’agir, de penser et de sentir de notre peuple dans sa totalité avec toute ses classes sociales confondues. Même les laboratoires spécialisées nationaux et étrangers sont restés perplexes. Une autre photo du Hirak est sortie de son contexte sur les réseaux sociaux. “Je m’attendais à ce que les gens sortent depuis que j’ai vu le succès de la marche de Kherrata il y a une semaine”, entend-on. Mais uniquement le «dégagisme» immédiat du système politique dans sa totalité. Nous constatons avec, certes, beaucoup de nuance et complexité, qu’il est question d’une vaste évolution de l’Algérie vers de nouvelles formes de domination de classes, qu’elle s’opère en partie grâce à une illusion fondée historiquement sur un modèle qui a assuré la vie et la survie de notre société dans les périodes où elle était souvent menacée de disparition. De plus, les occupations ottomanes et françaises n’auraient pas dissout ces pratiques collectives du phénomène de l’appropriation-dépossession des richesses et des ressources naturelles grâce à la conquête du pouvoir politique…, mais dans une certaine mesure, ils auraient renforcé ou au moins renouvelé indirectement, en provoquant la résistance, le maintien définitif de cette solidarité menacée éternellement. Vérifiez votre boite de réception ou votre répertoire d’indésirables pour confirmer votre abonnement. Au lieu de répondre par le dialogue et la concertation aux revendications légitimes de ce peuple insurgé, le chef d’état major qui s’est autoproclamé dépositaire de l’autorité n’a, en effet, eu cesse de réagir par des mesures autoritaires, des propos brutaux sortis du lexique militaire, des menaces et intimidations, adressés depuis les casernes où il se rend un peu trop souvent. Cette révolte est néanmoins bien accompagnée par l’institution militaire. D’où les interrogations suivantes : Quelle démocratie voulons-nous dans l’Algérie d’aujourd’hui (2019-2020) ? “Le Hirak est de retour”, s’écrie un manifestant d’un certain âge. Ou encore : “C’était inévitable avec tout ce que le pouvoir a fait depuis la suspension des marches. Et, pour l’exécution de ce projet pour les élections présidentielles, notamment le quatrième et le cinquième mandats, une structure organisée composée essentiellement d’entrepreneurs politiques et d’entrepreneurs économiques avec des associations préfabriquées et téléguidées pour l’action politique a bien été préparée. Par … Une autre vague arrive de la place Audin. Aucun des deux grands camps qui s’opposent aujourd’hui dans le monde ne peut être indifférent à ce qui se passe en Algérie. Et la préférence pour une nouvelle démocratie, une nouvelle république, un sursaut pour la dignité est l’exigence concrète et urgente du «hirak». Le Hirak (en arabe : الحراك, en français : Mouvement, en berbère : ⴰⵎⵓⵙⵙⵓ ou ⴰⵏⴷⵓⴷⴷⵉ, prononcé : Amussu ou Anduddi ,) désigne une série de manifestations sporadiques qui ont lieu depuis le 16 février 2019 en Algérie pour protester dans un premier temps contre la candidature d'Abdelaziz Bouteflikaà un cinquième mandat présidentiel, puis contre son projet, également contesté par l'armée, de se maintenir au pouvoir à l'issue de son quatrième mandat dans le cadre d'une transition et de la mise en œuvre de réformes. Et la liste est longue, comme par exemple l’accès à de hautes fonctions de l’Etat de commis incompétents et appartenant au troisième âge. «Il y a trois jours, le juge a décidé de prolonger le délai de détention provisoire, qui devait expirer aujourd’hui (hier). Nous allons nous intéresser aujourd’hui au mouvement de contestation populaire, plus connu sous l’appellation Hirak, qui s’est déclenché en Algérie le 22 février 2019. Le mouvement social, appelé le «hirak, est apparu d’une manière soudaine en Algérie. Vers 14 h 30, la procession s’étend le long de la plus importante artère du centre d’Alger, de Ferhat Boussad jusqu’à la Poste, sur au moins un kilomètre. En conclusion, s’agit-il en Algérie de l’engendrement d’une nouvelle lutte de classes ? Ces derniers aussi sont calmes. Seule fausse note, beaucoup de manifestants sont venus sans masque de protection. Ça vient de la rue Asselah Hocine, mitoyenne de la Grande Poste et passage fétiche des manifestants des quartiers ouest d’Alger, Bab El Oued en tête. À défaut d’être noire de monde comme l’espéraient les auteurs des appels à manifester, l’esplanade de la Grande Poste, centre névralgique du Hirak, est “bleue” de policiers, de CRS et de leurs camions bariolés. Même le système «bouteflikien» n’a jamais imaginé un seul moment sur son «dégagisme» avec une exigence rapide. Sérieux et professionnel, il regorge d’informations souvent reprises par la presse nationale. Les jeunes, par groupes, chantent des refrains bien connus. Les deux modèles sont diamétralement opposés. S’agit-il de nouvelles distributions en classes ? Le travail comme source de richesse et les intérêts généraux supérieurs du pays ont été mis entre parenthèse. Comme il y a deux ans, ça sent l’improvisation et la spontanéité. Hirak A Alger aujourd'hui. Et c’est ce que les algériens nomment souvent comme un système. Les journaux proches du pouvoir algérien, ex-Bouteflika aujourd'hui tenu par le général Gaid Salah. “Nous ne sommes pas ici pour faire la fête, mais pour vous faire partir”, “État civil et non militaire”, “Tebboune illégitime”, “Changement radical”, “Justice indépendante”…. La preuve par cette marche dont le succès est pour beaucoup une surprise. Par exemple : depuis l’indépendance à nos jours, c’est-à-dire plus de quarante années après, l’éthique et l’esprit de l’assabiya, selon le terme prêté à Ibn Khaldoun, coexistent toujours tout en s’adaptant à l’expression de l’intérêt général et supérieur, c’est-à-dire la représentation légitime du peuple et de la nation. Et le mouvement social en marche n’est qu’à ses débuts et à sa naissance. En 1962, lors de l’indépendance de l’Algérie, seuls 8% de la population était alphabétisée. C’est à travers cette idée devenue une morale que certains anciens moudjahidine se sont appropriés le pouvoir politique et l’Etat. D’où le refus actuel d’une élection présidentielle dans la précipitation, à cause du résultat des dissimulations des citoyens face aux décideurs et l’érosion de la confiance envers les dirigeants du pouvoir qui semble être le moteur du fondement de l’émergence de ce «hirak» algérien. Algérie Part - Alger. Manifestation en Algérie | Un index alphabétique de tous les sujets -international, économie, politique, scientifique, culture et loisirs- diffusés par euronews Même notre jeunesse se ré-accrochent pour défendre les intérêts supérieurs du pays, leur lien entre nation et citoyenneté s’est donc réalisé durant cette conjoncture complexe an Algérie. Publié le 08/05/2020 - 10:50. En Algérie, un projet de Constitution loin du rêve du Hirak Le président Tebboune avait promis une révision de la loi fondamentale pour fonder une « nouvelle Algérie ». Découvrez tous nos hors-séries, livres, DVD, accessoires, produits... Créez votre compte pour accéder à l'édition abonnés. Il est question, en effet, d’une stratégie machiavélique, accompagnée d’une dictature du cœur et de l’émotion, pour le maintien d’une paix sociale, et notamment la reproduction de ce système de Bouteflika. Deux ans après, tout commence par la même grosse interrogation qui taraude les esprits : les appels à marcher seront-ils suivis ? Elle n’a pas cessé d’affirmer, qu’en plus de ses nobles missions de la sécurité des biens et des personnes, notamment de la défense du territoire national, de bien veiller à l’application de la constitution algérienne. Ce sont deux procès différents. C’est un véritable changement, combien noble, en ce temps de modernité et de changement. De quoi prévoir le retour de manifestations monstres ? Parce qu’il s’agit, selon nous, d’un nouveau modèle algérien de révolte qui n’a absolument aucune ressemblance avec ceux dits du «printemps arabe» comme en Tunisie, en Egypte ou ailleurs, ou même le printemps français (ou européen) des gilets jaunes. Contraint au sommeil par le Covid-19, le mouvement de contestation a repris pour l’occasion. Tout autour, des policiers placides et leurs engins d’acier. Déjà, durant les législatives de 2017, l’exigence d’un renouveau de la politique s’était apparue : 70% des électeurs se sont abstenus durant le vote ; c’était une onde de choc et un grand avertissement pour la suite des événements et c’était le manque de confiance entre l’élu et l’électeur. Et pourtant, c’est une révolte, une rébellion, une revendication contre le système dans sa globalité, une contestation contre l’Etat, en un mot «une révolution» pour une nouvelle République et un renouveau politique. Le site satirique algérien “El Manchar” disparaît sous la pression du pouvoir, Soutien. ... Des reporters de 8pays: Usa ,France ,Algerie,Turqui,Canada,Tunisie,Maroc,Cote d'Ivoire; 1er Journal Agérien Satirique Participatif de jeune; Il ne manque que le soleil du premier jour du Hirak. Alors que le modèle capitaliste où la classe bourgeoise serait parvenue historiquement à l’appropriation des pouvoirs politiques par la conquête des biens économiques et l’accumulation du capital. “On est un lundi, jour ouvrable, il pleut et le Covid est toujours parmi nous”, explique-t-il. Parce-que l’idée selon laquelle «le peuple est la source du pouvoir» semble devenir comme étant irréversible par la force de l’évidence, comme d’ailleurs le principe de la majorité des algériens du «hirak». Bref, et pour résumer, nous pouvons identifier que ce système s’est bien doté d’une véritable «machine bureaucratique» composée de politiques et de commis de l’Etat-patron, pour l’élection présidentielle d’un cinquième mandat, malgré le problème de l’état de santé du président, notamment sa grave maladie et son absence totale des innombrables tâches et activités de l’Etat depuis le quatrième mandat. La première révolte du hirak semble concerner donc la lutte contre ce processus de la conquête du pouvoir politique à des fins d’appropriation-dépossession des richesses naturelles et des ressources humaines pour une quelconque classe sociale. Même la psychanalyse ne peut aider pour la compréhension de ces tensions sociales. D’où sortent-ils ? Hakiki Nourredine. Ainsi, et pour faire vite, nous nous rendons compte de la crise profonde dans les sociétés maghrébines et arabes entre l’éthique des systèmes sociaux antérieurs de solidarités et l’esprit actuel de modernité. Notre «hirak», ou notre mouvement social, semble être un vrai modèle spécifique et typiquement algérien. Algérie. Ce lundi 22 février, le Hirak célébrait ses deux ans. Le titre, créé en 2007, se présente comme le premier quotidien électronique algérien. Son paradoxe est l’absence d’une représentativité et le charisme de certains leaders. Certains le croyaient mort, emporté lui aussi par la pandémie de Covid-19. C’est la preuve que nos forces de sécurité accomplissent leurs devoirs, sans pour autant être intéressés par le pouvoir politique. « Après 32 ans et en plein Hirak, ... pendant octobre et jusqu’en 2019, jusqu’à aujourd’hui ... militant des droits humains et figure du Hirak, dans le quotidien francophone El Watan. Soolking, la voix de la révolte en Algérie, Opinion. C’est ici que nous pouvons comprendre les tensions entre l’éthique et la conviction et l’éthique de la responsabilité selon les termes prêtés au sociologue allemand Max Weber. "Aujourd'hui, au Hirak", annonce la légende qui l'accompagne, rédigée en arabe. Après la diffusion d’“Algérie, mon amour” : “Tant d’hystérie ne peut qu’interpeller”, Découvrez toutes nos offres d'abonnement à partir de 1€, Créez votre compte pour profiter de l'édition abonnés sur le site et les applications. Ibn Kaldoun n’aurait pas assisté à l’émergence d’un phénomène nouveau de la génération sociale, mais aurait seulement analysé une situation sociale déjà fortement établie. – Jeune Afrique Tôt dans la matinée, rien ne laisse penser que la capitale s’apprête à vivre une journée particulière. Prenez par exemple le quoitidien El Moujahid : il affiche depuis 1965 la devise " la Révolution pour le peuple et par le peuple ", mais il semble l'avoir oublié depuis le début de cette année. Une démonstration de force pour prouver que le Hirak n’est pas mort, écrit Tout sur l’Algérie. » (« Al Chaab yourid el Isti-qlal ! On se perd dans les analyses, les prédictions, les propositions, mais on est d’accord sur l’essentiel : Alger a bien renoué avec les grandes manifestations de rue et le Hirak n’a jamais quitté l’esprit des Algériens. Dans un contexte de répression accrue à l’égard du Hirak, le quotidien algérien “Liberté” fait preuve d’une remarquable indépendance, constate El País. À l’heure des commémorations du deuxième anniversaire du « hirak », où va « l’Algérie nouvelle » tant vantée par le pouvoir ? Registration confirmation will be emailed to you. En tant qu’observateur et professeur de sociologie, et après avoir enseigné le module sur les «mouvements sociaux» à l’université d’Alger 2, je n’ai jamais imaginé une quelconque prémice d’un tel engendrement soudain de ce piège politique en Algérie. Un mixte de tout cela ? La démocratie en Algérie semble donc avoir un sens «flottant» à partir de laquelle se structurerait un ensemble d’amalgames, de tensions, d’équivoques, de manque de confiance et du ras-bol des Algériens. Pour lui, l’assabiya est définie comme étant une intégration socioéconomique, c’est-à-dire une intégration spécifique, caractérisée en particulier, mais seulement par la propriété privée et un esprit de corps par une solidarité particulière. Il est même très original, de par son caractère pacifique «silmya», sa capacité de mobilisation et de rassemblement. D’où la naissance d’un clan familial bouteflikien, élargi à certains hommes d’affaires et certains commis de l’Etat à tous les niveaux (ministres ; walis ; maires ; chef de partis ; cheikhs de zaouia ; PDG d’entreprises étatiques et privées ; élus, syndicats et des organisations de masse… Rien n’a été oublié et mis de côté pour les actions et les soutiens afin que le président Bouteflika demeure à vie à la tête de l’Etat. Cette dernière veut tout «dégager», sans risquer de tout «arrêter». Ce lundi 22 février 2021, le rendez-vous est pris dans les rues d’Alger pour commémorer l’an II du mouvement et, pour les plus engagés, sonner le retour des manifestations de rue. Des slogans aussi. Ainsi nous constatons l’existence dans l’âge actuelle du processus démocratique en Algérie, des mêmes processus antérieurs, c’est-à-dire l’appropriation des pouvoirs de décisions par une structure sociale de non-propriétaires privés, accumulant les pouvoirs de gestion de l’intérêt général et détruisant simultanément cette assabiya qui, cependant, dessine les voies de cette «appropriation-dépossession» des richesses naturelles et des ressources humaines. Lui, c’est le Hirak, ce mouvement populaire né le 22 février 2019 pour dégager Bouteflika du pouvoir avant de déborder sur l’exigence d’un changement radical du système politique en Algérie. Sur les trottoirs, les passants pressent le pas, se dévisagent, s’interrogent du regard. D’où la spécificité de notre hirak algérien en marche vers une deuxième république. Liberté d’expression. “Et encore, il faut relativiser tout ça”, lâche un jeune, visiblement un habitué des marches. Vers un remake des fameux samedis de l’année 2011 où les agents de l’ordre étaient plus nombreux que les marcheurs qu’ils jetaient sans peine dans leurs paniers à salade. D’où la nécessité d’une nouvelle adéquation des principes de la constitution actuelle aux vœux des Algériens du hirak. La Chine à la rescousse d’une Algérie reconnaissante, Musique. Et l’affaiblissement de cette fausse légitimité s’est ainsi ajouté à celui de la sphère électorale représentative. Ce ne sont pas les millions des premières marches de février-mars 2019, du 5 juillet ou du 1er novembre de la même année, mais il est certain qu’il y a plus de monde que lors du creux du mouvement pendant l’été 2019. Postée le 23 février notamment par la page Facebook Espagne News, et partagée 73 fois, cette image montre une foule immense. Même les slogans ne concernent pas pour le moment durant les dix derniers vendredis, la question du pouvoir d’achat et de la justice sociale. Deux ans du Hirak en Algérie : des milliers de manifestants ont défilé à Alger Le mouvement du #Hirak fête aujourd'hui son 2e anniversaire. Comme si le temps s’était figé depuis le printemps dernier. Actualité Chroniques EL MARTEAU Politique Hirak.En Algérie, ... Hirak.En Algérie, aujourd’hui est encore pire qu’hier on. Il y a bien remake, mais du scénario du 22 février 2019 et des 54 vendredis qui ont suivi. Mais le meilleur est à venir. Il s’agit, donc, selon notre thèse non seulement du maintien, mais d’une reproduction d’el assabiya à travers le temps qui n’entraîne pas une nostalgie ou une idéalisation de ce système d’appropriation-dépossession par une famille, une tribu, un clan, des entrepreneurs politiques, des hommes d’affaires, des décideurs…. Il est demandé la mise en place de commis de l’Etat compétents, jeunes et totalement désintéressés, totalement dévoués au bien public de la «génération sociale» et à la réalisation d’un pouvoir de construction collective de l’histoire commune. Et pour notre pays, nous retenons le mot classe, mais en proposant le terme «classe-projet» en insistant sur les processus que sur les structures. Même morosité à Belcourt, l’autre quartier populaire de la capitale. Il y a là, peut-être, l’explication pour bien comprendre l’esprit actuel de la démocratie, ses tensions, son amalgame et ses équivoques en Algérie et même au Maghreb et les pays arabes. Même les zaouias ont été sollicitées, en plus de quelques partis dits du pouvoir, leurs appareils et leurs réseaux associatifs, et le grand syndicat de l’Union générale des travailleurs, sans oublier les organisations des moudjahidine et des chouhada. Hirak signifie mouvement en arabe. Le mouvement social, appelé le «hirak, est apparu d’une manière soudaine en Algérie. C’est le procès d’appropriation-dépossession dans el assabiya où la richesse serait appropriée à partir de l’accumulation du pouvoir politique. En conclusion, vous l’aurez compris, je ne crois pas à la spontanéité de tous les événements qui agitent aujourd’hui la rue algérienne. Aujourd’hui, il est clair que tant que les manifestants jugeront que leurs revendications ne sont pas satisfaites, ils continueront à battre le pavé. En Algérie, aujourd’hui est encore pire qu’hier. Une pluie fine tombe depuis le milieu de la nuit et ne plaide pas pour une forte mobilisation. Des dizaines de milliers, au moins. Les jeunes par leur mobilisation dans le «hirak» semble avoir réalisé leur intégration sociale, et ils revendiquent un vrai suffrage électoral, une réelle distribution de la richesse, un mieux-être et enfin c’est aussi demandé à être reconnu comme des citoyens à part entière et affirmé, aussi son identité et sa dignité. Arrivée des manifestants venus de Bab El Oued #alger #algerie #hirak #politique pic.twitter.com ... de la marche d’aujourd’hui à Alger en passant par la rue Hassiba Benbouali vers la Place du 1er Mai et le quartier de Belcourt. Et, il est dénoncé en même temps le «corporatisme» de l’intérêt général par une secte, un clan, ou uniquement les «anciens moudjahidine» et leurs héritiers. Vers 13 h 30, le décor est planté, tout est là : des milliers de manifestants, beaucoup de jeunes et de femmes, des enfants en bas âge, l’emblème national et même quelques drapeaux amazighs, des pancartes et des slogans. Ces deux éthiques semblent désormais appartenir à cette nouvelle génération issue de notre jeunesse. Il y a moins de drapeaux et de pancartes par rapport aux moments forts du mouvement, comme lorsque des milliers de portraits de Lakhdar Bouregaâ et des autres détenus étaient arborés simultanément. Un mouvement qui a forcé l’admiration du monde par sa force de mobilisation, son pacifisme et sa persévérance mais qui a dû marquer une halte au printemps 2020 pour cause de Covid. Rien n’a changé.
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